PENTECÔTE
Jean 20,19-23
L'Evangile
nous montre combien le Christ ressuscité a été soucieux de paix. C'est
pratiquement toujours son premier souhait. Il n'a que ce mot-là à la bouche. Ce
qui montre combien il a voulu une Eglise qui soit établie sur la paix. Ce qui
montre combien il a voulu la même chose pour ceux et celles à qui il allait
confier son Eglise. Il n'a pas voulu que les responsables soient des gens au cœur
blessé et inquiet, même s'ils ont connu et connaissent leurs faiblesses, comme
tout le monde.
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Pour souhaiter
la paix à quelqu'un, il faut pouvoir surmonter tout ce qui s'oppose à cette
paix, tout ce qui est ressentiment, déception, jalousie. Nous aurions tort de
croire que le Christ ressuscité n'a rien dû surmonter pour souhaiter la paix à
ses disciples, de façon aussi insistante. Il a devant lui des personnes qui ont
vécu très proches de lui, qui ont bénéficié largement de son enseignement et de
sa présence, qui ont reçu toutes ses faveurs, qui lui ont même proclamé leur
fidélité absolue et jusqu'au bout. Et ce sont ces mêmes personnes qui l'ont
abandonné au moment où cela devenait difficile et dangereux pour lui, ces mêmes
personnes qui l'ont ignoré, qui l'ont renié.
N'importe qui
d'entre nous se laisserait envahir par un profond sentiment d'ingratitude. Un
sentiment qu'il faut pouvoir surmonter, si on veut souhaiter la paix, de façon
sincère, à celui ou ceux qui vous ont abandonné de cette façon-là. C'est ce que
fait le Christ ressuscité. Il sait qu'il y va de la vie de son Eglise. Il sait
que l'Evangile ne peut pas être vécu en dehors de cette paix profonde. Il sait
que, sans cela, il ne peut pas témoigner de la paix qui est en Dieu.
Nous parlons
beaucoup de la paix aujourd'hui, parce que nous en ressentons cruellement le
besoin. Et nous voudrions beaucoup que l'Eglise, les Eglises, y apportent leur
contribution. Non pas en imposant telle ou telle vue politique, mais en aidant
les uns et les autres à surmonter ce qui les empêche de se parler sereinement,
ce qui les empêche de s'échanger un souhait de paix dans la vérité, ce qui les
empêche de reconnaître chez les uns ce que les autres cherchent également.
N'est-ce pas
le rôle de l'Esprit-Saint de nous aider à faire ce discernement? Chacun
comprend l'autre dans sa langue. Parce que chacun est parvenu à faire taire ce
qui l'empêche de parler lui-même de paix, ce qui l'empêche d'entendre parler de
paix, ce qui l'empêche de vivre dans la communion qu'apporte la paix.
Pour parler de
paix, disait saint François d'Assise, il faut d'abord avoir la paix dans son cœur.
C'est le souhait que le Christ nous adresse : La paix soit avec vous !
L'Esprit-Saint nous permettra d'entendre ce souhait, d'accueillir la paix dans
notre cœur et de pouvoir alors la partager.