10 février
Sainte Scholastique
« Marthe et
Marie »
(Luc 10,
38-42)
Marthe ne connaissait
évidemment pas le mot de sainte Thérèse d’Avila, qui affirmait que le Christ
pouvait être trouvé au fond des casseroles. Peut-être que Marie en a l’intuition !
Elle se dit que sa sœur pourra bien trouver Jésus dans sa cuisine, comme elle
le trouve en s’asseyant devant lui et en se laissant enseigner par lui. C’est
de toute façon une part qui ne peut être enlevée. Le Verbe de Dieu fait chair, l’incarnation
du Fils de Dieu, le partage qu’il a fait de notre existence, son ministère que
les Évangiles nous retracent, sa mort et sa résurrection : tout cela ne
peut nous être enlevé, si nous voulons bien nous y attacher nous-mêmes.
Cette page nous dit
que c’est possible de s’attacher à la personne de Jésus, c’est possible de se
laisser enseigner par lui, c’est possible d’avoir avec lui une relation intime,
c’est possible de le laisser venir chez nous, de le laisser entrer chez nous,
de le recevoir avec toutes les attentions qu’on met à recevoir quelqu’un qu’on
aime. S’il est véritable, l’amour ne peut pas nous être enlevé.
Nous n’avons aucun
orgueil à tirer de la meilleure part. Marie a choisi la meilleure part. Marie a
choisi de recevoir la meilleure part puisqu’elle lui est offerte. Marie a
choisi de se laisser habiter par ce qu’il y a de meilleur dans le Christ. Ce
qu’il y a de meilleur dans le Christ ressuscité ne peut lui être enlevé, ne
peut nous être enlevé. Prenez et mangez, nous dit-il encore. Prenez et buvez.
Mon corps livré pour vous, c’est la meilleure part de moi-même. Elle ne vous
sera pas enlevée.
P. Nicolas Dayez,
Homélie pour la fête
de Sainte Scholastique
Maredsous, 10 février
2021